Destination Mexique: Acapulco, une destination toujours incontournable

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Acapulco, une destination toujours incontournable

Acapulco, une destination toujours incontournable

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Il est des destinations dont la simple évocation est une invitation au rêve. Acapulco en fait certainement partie, au même titre que Malibu, Copacabana, Saint-Tropez...

Il est des destinations dont la simple évocation est une invitation au rêve. Acapulco en fait certainement partie, au même titre que Malibu, Copacabana, Saint-Tropez... Pourtant, ces dernières années, tout et son contraire a été dit et écrit sur Acapulco, entre plage glamour, ville dangereuse et paradis perdu. Qu’en est-il aujourd’hui, en 2015 ? Récit d’une escapade de 3 jours.

  • Texte : Christiane Goor
  • Photos : Charles Mahaux

Pour mieux cerner le mythe de Acapulco, surnommée jadis la « perle du Pacifique », il faut commencer par grimper jusqu’à la Capilla de la Paz, une chapelle œcuménique érigée au sommet de la colline verdoyante du complexe résidentiel de Las Brisas. De là-haut, la vue sur la baie et ses flots argentés n’a rien perdu de sa superbe et la quiétude du site efface les rumeurs de la ville. Le croissant de plages de sable fin léchées par des vagues qui s’assoupissent au pied des paillottes étincelle de mille feux dès le crépuscule. C’est l’heure douce qui amène les familles mais aussi les vacanciers, autant Mexicains que étrangers, à se promener sur la « Costera », cette longue avenue qui borde la baie et propose toutes les cuisines du monde. Sans doute n’y croise-t-on plus les starlettes de Hollywood mais les nuits y sont toujours aussi festives.

L’Acapulco traditionnel

C’est ici que bat le cœur mexicain de la ville, c’est ici aussi qu’est née il y a près d’un siècle la légende de la station balnéaire. Pourtant, déjà au 16ème siècle, Acapulco s’animait chaque année en janvier et février à l’occasion de sa célèbre Feria. A l’époque, la Nao de China connue encore sous le nom de Galion de Manille effectuait la traversée entre Manille et Acapulco une fois par an. L’occasion pour le port d’accueillir les négociants et riches entrepreneurs de la Nouvelle Espagne qui échangeaient ici des cassettes d’or contre des mannes de soieries, de porcelaine, d’ivoire, de laque, d’épices et de perles fines. Les précieuses marchandises partaient ensuite à dos de mulets vers la capitale et vers le port de Veracruz sur l’océan Atlantique pour être acheminées par la mer jusqu’en Espagne.

La liaison commerciale prit fin en 1815 avec la guerre d’indépendance car il n’était plus envisageable de commercer avec l’Espagne. Mais deux siècles plus tard, Acapulco a commencé à accueillir la jet set étasunienne durant les années 1940-1970. Les stars de Hollywood y tourneront plusieurs films mémorables et c’est ainsi que John Wayne et Johnny Weissmuller se feront construire un hôtel rose et blanc sur le sommet d’une falaise. Los Flamingos devient le lieu de rendez-vous des amours secrètes de toute la bande de Hollywood : Elisabeth Taylor, Elvis Presley, Frank Sinatra, Ursula Andress, Gary Cooper, Orson Wells et d’autres encore. Même Jacqueline et John F. Kennedy passeront leur nuit de noce à Acapulco. Autant de notoriété qui va drainer une foule de curieux. C’est ainsi que naîtra le tourisme au Mexique, sur les plages dorées et encore sauvages d’Acapulco.

Dès le début du 21ème siècle, la guerre des cartels de la drogue aujourd’hui identifiés et démantelés ainsi que l’ouragan Manuel dévastateur de 2013 ont fortement marqué le vieux centre de la ville au point que la clientèle nantie de célébrités a choisi d’autres horizons pour fêter ses succès. Pourtant Acapulco n’a cessé de séduire. Depuis l’ouverture de l’autoroute vers la capitale dans les années 1990, la baie s’est transformée en destination de week-end pour les habitants de Mexico et l’offre hôtelière s’est multipliée sur la croisette.

Conscients de la richesse potentielle du vieil Acapulco, les patrons du secteur touristique ont créé en 2010 l’association « Habla bien de Aca » (Parle bien de Acapulco) et ils ont pu compter sur l’appui de la municipalité qui a dégagé pas moins de 30 millions de dollars pour rénover les infrastructures, améliorer les transports et nettoyer les plages. Enfin Carlos Slim, le milliardaire mexicain dont on dit qu’il transforme en or tout ce qu’il touche, préside le comité d’entrepreneurs chargés de restaurer les édifices mythiques du port d’Acapulco. C’est déjà chose faite avec l’hôtel Boca Chica de 1950 qui a retrouvé tout son charme d’antan avec son décor vintage, sa petite plage privée et sa piscine de rêve qui surplombe la mer, à deux pas de la Caletilla, une jolie plage publique aujourd’hui très fréquentée. L’hôtel de Los Flamingos qui connut de belles heures de gloire immortalisées dans une exposition de photos d’époque attend encore sa rénovation mais il attire toujours les nostalgiques qui aiment s’y offrir un cocktail Coco Loco (rhum, tequila, jus d’ananas et crème de noix de coco) inventé pour les stars de jadis. Perché sur la falaise, l’hôtel offre une vue plongeante sur l’océan. C’est ici aussi que la tradition veut que chaque jeudi on y déguste un excellent « pozole », blanc, rouge ou vert selon la saveur plus ou moins relevée du pot au feu.

La récupération de la vieille ville avec un ravalement des façades et un nouvel éclairage municipal s’accompagne aussi de la création d’un sentier culturel qui rend plus accessibles les sites incontournables du vieux port. Le « zócalo », bien ombragé au pied de la cathédrale « Nuestra Señora de la Soledad » coiffée d’un curieux dôme mauresque, est le lieu de rendez-vous des cireurs de chaussures mais aussi d’une kyrielle d’échoppes qui vendent des objets artisanaux. La balade se prolonge jusqu’au « Cerro de la Pinzona » pour y admirer la superbe fresque que Diego Ribera réalisa avec des coquillages et des petits carreaux de céramique sur le mur d’entrée de la maison de Dolores Olmedo, la muse auprès de qui il termina sa vie, épuisé par la maladie. Le dieu aztèque « Quetzalcóatl » y est représenté sous les traits d’un long serpent à plumes de 18 mètres dont les couleurs vives explosent dans la chaude lumière qui baigne la ville.

Sur les hauteurs, le fort San Diego veille sur les destinées du port depuis la fin du 16ème siècle.  Construit pour protéger la zone de chargement et de déchargement du vaisseau Nao de Manila contre les flibustiers anglais et hollandais qui infestaient les côtes, il fut détruit en 1776 par un séisme puis reconstruit dans sa forme actuelle qui lui valut le titre de bastion historique majeur d’autant qu’il n’a jamais été pris par les pirates. Aujourd’hui transformé en musée historique, il mérite le détour d’une visite. La collection des remarquables objets qui y sont rassemblés permet de mieux comprendre la destinée fabuleuse du port dont l’histoire est intimement liée à celle du pays. Par ailleurs la vue que dégage la terrasse supérieure sur la baie et sur le port actuel est  particulièrement intéressante.

Acapulco Diamante et Acapulco Dorado

 Selon Carlos Slim, la rénovation du centre traditionnel de la ville devrait séduire les touristes amoureux des vieilles pierres et offrir un véritable contrepoint au tourisme de grand luxe qui s’est peu à peu développé au sud de la station, sur le promontoire de Las Brisas qui domine toute la baie d’Acapulco et au-delà, sur la baie Puerto Marqués. Le nouvel Acapulco est devenu la destination privilégiée des riches Mexicains qui y retrouvent le luxe qu’ils ont laissé à Mexico. Le site est bien connu également des Nord-Américains qui viennent y chercher le soleil durant les rudes mois d’hiver.

Le ruban côtier qui épouse les contours du rivage le long de la baie abrite la plupart des hôtels-gratte-ciels qui offrent une vue imprenable sur la mer. Les plages Condesa et Icacos alignent les bars et restaurants qui ont les pieds dans le sable. C’est aussi ici sur la « Costera » encore appelée « l’Acapulco Dorado » que la ville se veut trépidante dès le coucher de soleil. On ne se rend pas à Acapulco dans le même esprit qu'on le ferait dans une de ces petites villes coloniales, souvent calmes et superbes, qui jalonnent le sol mexicain. Ici, l'amateur de vestiges mayas ou aztèques ne trouvera pas son compte. A Acapulco, on danse, on nage, et quand on ne déguste pas un excellent cocktail, le touriste pratique un sport nautique, comme le jet ski ou le kite-surf ou même la plongée principalement autour de l’île de la Roqueta qui barre la baie.

Ceux qui cherchent la quiétude, le romantisme ou une expérience de vie exceptionnelle trouveront leur paradis dans la « Punta Diamante » qui porte bien son nom. Ici les nouveaux développements hôteliers se marient harmonieusement entre une végétation exubérante et une vue toujours panoramique sur les baies de Acapulco et de Puerto Marqués. A découvrir entre autres le Banyan Tree Cabo Marqués, le dernier-né de la chaîne thaïlandaise, un complexe de petites villas sur pilotis dont les suites ceinturées de larges vitres ouvrent toutes sur une terrasse et un bassin privé camouflés dans les arbres pour assurer la privacité des lieux tout en offrant un vis-à-vis unique face à la mer bleue azur. Plus surprenant encore, l’hôtel boutique « El Encanto », situé sur le point le plus haut du promontoire de Las Brisas et dessiné par l’architecte mexicain Miguel Angél Aragonés. C’est un rêve blanc dont les espaces s’imbriquent les uns dans les autres créant un amoncellement de boîtes à lumière ouvertes sur l’océan. S’y perdre pour s’y poser que ce soit sur une terrasse ou sur un lit d’extérieur aux abords de la longue piscine à débordement, c’est s’offrir le plaisir rare de contempler la mer dans une vue panoramique plein cadre.

Il est toutefois un site qui offre la même quiétude loin des néons de la ville et du luxe feutré de « Punta Diamante ». Le coucher de soleil y est tout aussi spectaculaire : « Pie de la Cuesta », un petit village à une quinzaine de kilomètres du vieil Acapulco, coincé sur un étroit cordon littoral qui borde une lagune cernée de mangroves et de cocotiers, un vivier d’oiseaux qui virevoltent, peu effarouchés par les lanchas qui proposent des balades. A « Pie de la Cuesta », d’un côté le bleu de l’océan explose ses vagues mousseuses d’écume sur une plage de sable où se balancent quelques hamacs tendus sous des paillottes, et de l’autre côté au-delà de la route, la lagune étire son plan d’eau paisible d’un vert profond. Les pieds dans le sable, on déguste de grosses crevettes grillées servies avec une petite sauce aillée et on se rafraîchit avec le jus d’une noix de coco décapsulée d’un coup de machette. L’après-midi s’écoule ainsi à se laisser bercer par les rouleaux qui s’écrasent sur la plage en attendant le coucher du soleil dont le rougeoiement transforme les eaux de l’océan en un festival de teintes dorées, cramoisies et pourpres tandis qu’au loin scintillent les lumières d’Acapulco prête à festoyer et à prolonger ses rythmes entraînants jusque tard dans la nuit.

Défier la falaise et les flots

Acapulco est également connue pour ses plongeurs, les « clavadistas » qui, perchés à plus de trente mètres de hauteur, conjuguent leur quotidien à la verticale, jouant avec les lois de l'attraction terrestre et avec leur vie pour le plaisir des yeux des touristes. Impressionnant.

Il est à peine midi et demie mais l’accès qui mène à la Quebrada, le bras de mer de tous les dangers, est déjà envahi par les embarcations venues admirer le spectacle. Sur les abords de la falaise, une foule compacte se presse. Le spectacle se prépare. Il faut d’abord nettoyer la crique pour que les plongeurs ne se blessent pas sur un déchet flottant à la surface des vagues. Des jeunes enfants se chargent de cette importante mission. Armés d'une épuisette, ils sautent dans l'eau et décrassent la surface. Pendant ce temps d’autres nagent jusqu’aux embarcations pour faire payer leur dû aux spectateurs. Finalement, le signal est donné. Ce ne sont pas moins de cinq plongeurs qui, à des hauteurs différentes, honoreront leur art. Les plus jeunes d'entre eux ont moins de vingt ans. Ils escaladent d’abord la falaise à pieds nus jusqu’à la plate-forme supérieure où ils se recueillent devant une petite chapelle. Le moment est venu pour le premier membre de l'équipe de se lancer dans le vide, il redescend jusqu’à un second perchoir à 25 mètres de haut. Un rapide signe de croix donne le signal du départ. Tous retiennent leur souffle puis, c'est le grand voyage vers la mer. Un saut exécuté de manière parfaite avant de percuter une eau dure comme du béton.

Le premier plongeur n'est pas encore remonté que les applaudissements des badauds saluent son exploit. Les autres cascadeurs enchaînent les prestations. Le dernier réserve aux spectateurs un numéro d'une audace inouïe. Perché sur la plate-forme supérieure à 35 mètres de haut, il s'élance dans le gouffre en exécutant un double salto avant de pénétrer dans les flots, toujours sous les applaudissements nourris des spectateurs. Il percute l'eau à près de cent kilomètres à l’heure.

Au départ, dans les années trente, cette dangereuse activité était entreprise par des pêcheurs qui n'avaient trouvé que ce moyen pour récupérer leurs filets ou leurs embarcations qui dérivaient sur les flots. Un esprit de compétition entre eux les a poussés à sauter de plus en plus haut. A l’époque un hôtel a été construit sur la falaise. Impressionnés par ce spectacle, des vacanciers de passage donnaient aux plongeurs une pièce pour répéter leur saut. Il est vrai que celui-ci demande de la part de ces fous de falaise un grand sang-froid car le plus difficile est de calculer le bon moment pour plonger. Il faut s’élancer de manière à pénétrer l’eau au moment où la vague arrive, à la fois pour avoir une hauteur d’eau suffisante mais aussi pour pouvoir profiter du ressac et être emporté loin des rochers. Très vite, le sport est devenu un métier plus rémunérateur que beaucoup d'autres et si le métier semble être une affaire de famille, les vocations naissent chaque année et la petite corporation compte près de 70 membres aujourd’hui qui se relaient chaque jour à 13h mais surtout en soirée pour offrir des frissons aux spectateurs qui jouissent en plus de la beauté du coucher de soleil sur la falaise.

www.visitacapulco.travel
http://tianguisturisticomexico.com.mx/es
www.visitmexico.com/

Tags: Elvis Presley, Elisabeth Taylor, John Wayne, Carlos Slim, plongeurs d'Acapulco, Etat de Guerrero, Taxco, Ixtapan-Zihutanejo

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